À long terme, la bourse est un des meilleurs placements pour faire fructifier son capital. Historiquement 7 % de rendement en moyenne annuelle lissée, ça attire ! Les investisseurs débutants sont nombreux à se demander comment investir en bourse. Il est possible d’investir en bourse via un compte-titres ordinaire (CTO) ou un plan d’épargne en actions (PEA). Ces 2 comptes bourse présentent des avantages et des inconvénients. Pour savoir quel compte privilégier, il faut s’intéresser à la stratégie de l’investisseur et aux types de produits financiers convoités.

La stratégie d’investissement.

Il existe une multitude de stratégies pour investir en bourse. Certains investisseurs expérimentés optent pour la détention en direct d’actions : ils choisissent eux-mêmes les titres sur lesquels investir (stock picking). Mais savoir quelles actions mettre en portefeuille est un travail de spécialiste.

Les investisseurs n’ayant pas de connaissances en finance et pas envie de s’y intéresser peuvent investir en bourse en se tournant vers les fonds d’investissement. Les fonds d’investissement pratiquant une gestion active et s’appuient sur une équipe d’analystes financiers pour constituer un portefeuille d’actions qu’ils jugent intéressantes. Ces équipes d’analystes représentent un coût significatif qui se répercutent en frais de gestion. Finalement, la performance n’est pas toujours au rendez-vous, ainsi les frais de gestion élevés sont parfois difficiles à justifier.

Pour cette raison, une troisième catégorie d’investisseurs opte pour les fonds de gestion passive, que l’on nomme également fonds indiciels (aussi appelé trackers ou ETF). De plus en plus populaires, ces fonds de gestion passive ont pour objectif de répliquer la performance d’un indice boursier de référence. Ainsi, sans payer d’analystes pour chercher à battre le marché, les frais de gestion sont beaucoup plus bas. Certains fonds de gestion passive sont concentrés sur des secteurs économiques précis. Il est ainsi possible d’investir spécifiquement dans les matières premières. Par exemple, l’ETF Lyxor Commodities permet d’investir dans un panier de matières premières diversifiées : pétrole brut (23%), Cuivre (6%), Aluminum (6%), bétail vif (6%), Soja (6%), gaz naturel (6%), Maïs (6%), coton (5%), mazout (5%), café (5%), sucre (5%), essence (5%), cacao (5%), nickel (1 %), argent (1%), blé (1%), jus d’orange (1%), porcs (1%). Malheureusement, cet ETF n’est pas éligible au PEA et on devra donc le placer au sein d’un CTO. Un investisseur souhaitant investir dans les matières premières devra prendre ce genre de contrainte en considération.

Les avantages et contraintes du CTO.

Le compte-titres ordinaire (CTO) permet d’investir sur tous les produits accessibles aux investisseurs individuels, sans restriction. Actions françaises, européennes ou internationales, fonds d’investissement, produits dérivés (turbos, warrants, options, etc.), matières premières, obligations, etc. Ainsi, le CTO permet de prendre des participations dans des entreprises cotées en Amérique ou en Asie. Aussi, tous les fonds d’investissement sont accessibles, dont l’ETF Lyxor Commodities mentionné plus haut.

La fiscalité des gains perçus sur le CTO est celle s’appliquant par défaut aux revenus du capital. Depuis la loi de Finance 2018, les plus-values et dividendes sont imposés au prélèvement forfaitaire unique (flat tax), dont le taux est de 30%. Ce mode d’imposition est plus avantageux que l’ancien pour les gros contribuables. En revanche, pour les personnes faiblement imposées, il est possible de conserver l’ancien mode d’imposition au barème de l’impôt. Une personne non imposable (tranche marginale d’imposition à 0%) n’aura ainsi que les prélèvements sociaux à s’acquitter. Sachez que le taux des prélèvements sociaux est de 17,2 %.

Les avantages et contraintes du PEA.

Les possibilités d’investissement du plan d’épargne en actions (PEA) sont plus limitées que celles du compte-titres ordinaire. Tout d’abord, les versements sur le PEA sont limités à 150 000 euros. Aussi, le nombre de PEA est limité à 1 par personne et 2 par foyer fiscal.

S’agissant des produits financiers éligibles, le PEA permet d’investir sur les actions de sociétés européennes. Il permet également d’investir dans des fonds d’investissement, mais ces fonds doivent se conformer à certaines contraintes quant à l’allocation du capital (75 % de valeurs européennes dans le fonds) afin d’être éligibles au PEA. Parmi les trackers éligibles aux PEA et permettant une exposition aux bourses mondiales, on peut notamment citer Lyxor World ou Lyxor S&P 500. Le PEA permet donc dans une certaine mesure d’accéder à des valeurs hors Europe. En revanche, la détention en direct d’actions américaines telles que Apple, Amazon, Google, n’est pas autorisée au sein du PEA.

S’il y a ces contraintes dans l’univers d’investissement du PEA, c’est qu’il y a une belle contrepartie ! Ainsi, le point fort du PEA réside dans sa fiscalité avantageuse. En effet, tout retrait avant les 5 ans du PEA entraîne une imposition des gains aux régimes fiscales par défaut pour les revenus du capital (fiscalité similaire à celle du CTO). En revanche, pour les retraits réalisés à partir de la 6ème année (après les 5 ans du PEA), les plus-values ne sont soumises qu’aux prélèvements sociaux (taux de 17,2 %). Un autre avantage est que les gains accumulés au sein du PEA peuvent être pleinement réinvestis sans taxation dans l’année. Ce qui optimise l’effet boule de neige des intérêts composés. Mais sachez que tout retrait du PEA avant 8 ans entraîne sa fermeture.

En conclusion.

Il est tout à fait possible de cumuler un CTO et un PEA. Ainsi, une stratégie d’investissement optimale consisterait à privilégier le PEA pour les investissements à long terme, orientés vers les valeurs européennes ou des trackers éligibles. Le CTO, dont la fiscalité est moins favorable, peut être utilisé dans un second temps pour accéder à des valeurs hors Europe (actions américaines ou asiatiques) ou réaliser des opérations à court terme (spéculation via des produits dérivés).