Le moins que l’on puisse dire, c’est que le prix du porc sur le marché est instable. La crise a frappé le marché en 2019, et s’il y a eu quelques embellis tout récemment, on est encore loin d’une reprise. Explications.

La filière mise en danger par la maladie

La peste porcine Africaine a fait des ravages en 2018 et a même eu des effets sur l’année 2019. La perte de millions de porcs a ainsi provoqué une hausse de prix conséquente, mais qui n’a toutefois pas duré. Voici que les producteurs et surtout les PME se retrouvent de nouveau en danger.

La maladie a provoqué la disparition de millions de têtes, mais aujourd’hui on constate une offre qui s’envole. Le cheptel mondial de porcs compte près de 80 millions, un niveau historiquement haut, et surtout bien au-delà de la demande actuelle. Et avec la pandémie qui est partie pour une nouvelle vague, la consommation ne devrait pas aller en s’améliorant. Le Coronavirus a déjà provoqué une baisse de 20% sans impacter – ou presque – sur les prix au détail. Les pertes sont donc à craindre, et ce, alors qu’une amélioration des prix l’an dernier avait ravivé les espoirs.

Le prix des découpes encore trop haut

Si la consommation des ménages est en berne, provoquant une offre trop élevée, c’est aussi dû au prix de vente du porc au détail. Contrairement à ce que l’on constate sur le marché mondial où le prix d’un porc a chuté, le prix à la découpe reste encore élevé. Pis, ce début d’année a même vue une hausse constante de ces derniers. Les chiffres affichent aujourd’hui +8,6%. Avec les difficultés économiques actuelles connues par les ménages en ce temps de pandémie, une consommation en recule n’est pas une surprise. Et cette hausse des prix des pièces de découpe ne favorise en rien une relance de la consommation.

Des embellies ont cependant été constatées ces dernières semaines, mais elles sont encore bien trop légères pour combler les pertes des professionnels du secteur. Et cette instabilité ainsi que le décalage entre prix du porc et prix au détail ont déjà bien fragilisé de nombreux business.

Application de la loi relative à la consommation

Que le prix des matières premières en alimentation fluctue est loin d’être une nouveauté. De fait, il existe aujourd’hui une clause dans la loi relative à la consommation qui permet de réviser les prix dans les contrats de vente de produits alimentaires. L’objectif étant de garantir au mieux la survie des professionnels engagés dans le secteur concerné, qui va des producteurs, aux distributeurs, en passant par les industriels.

La mise en œuvre de cette clause est attendue dans les semaines à venir en France pour tenter de stabiliser un marché bien ébranlé par des crises successives. Quant à savoir si cela sera assez, il faudra attendre encore pour un constat précis. Une éventuelle reprise passe déjà par l’arrêt total de la pandémie Covid 19, et notamment la découverte d’un vaccin, puisqu’une deuxième vague plus forte est malheureusement encore à craindre.