Pour diverses raisons liées aux courants d’idées du XXIe siècle, la tendance bio ne cesse de s’affirmer. Le textile n’échappe pas à ce penchant généralisé. Si, au début, le tissu biologique a été associé à une apparence unie et sans éclat, aujourd’hui un large choix est désormais proposé avec des graphismes et des couleurs tendance. Une nouvelle orientation s’opère alors à contrecourant des valeurs du XIXe et du XXe siècle en termes de production textile. Ce revirement a pour conséquence à court terme la cherté des tissus bio.

La tendance bio et son essence

Dans le souci de consommer et de porter des tissus qui ne présentent aucun problème pour la santé et par voie de fait pour l’environnement, des recherches ont été faites. Elles avaient pour but d’estimer la dangerosité des produits utilisés à grande échelle pour réduire les coûts de production.

Du temps des premières productions textiles artisanales, le procédé consistait en un mode de production naturel des matières premières, ce qui ne posait pas encore le problème de l’empreinte écologique de façon évidente. Toutefois, la donne allait complètement changer avec les innovations – qu’on appelait dans leur ensemble, le progrès – en termes de pesticides, d’engrais chimiques et d’OGM.

L’industrie textile a vu l’orientation économiquement très rentable des tissus synthétiques qui se répandaient partout dans le monde pendant des décennies. Les industries autant que les consommateurs y trouvaient leur compte car on pouvait acheter plus pour moins cher.

Dans la recherche de la baisse des coûts de production, les chaînes de production, du fait de la délocalisation, font le tour du monde avant d’arriver sur le marché de grandes surfaces ou des magasins du textile.

Aujourd’hui, en effet, c’est dans les pays lointains que l’industrie trouve la main d’œuvre payée à bas prix pour faciliter la production, vendre plus et réaliser le maximum de profit. Les consommateurs trouvent alors des produits à des prix très abordables qui les incitent parfois au gaspillage.

Il a fallu les révélations sur les effets cancérigènes de certains produits, les problèmes cutanés, les retombées allergogènes de certains tissus et l’émotion intense causée par l’accident du Rana Plaza pour qu’un courant d’idées s’affirme et se renforce. Il faut une profonde réorganisation de la production pour qu’un développement durable puisse voir le jour.

Qui dit développement durable dit préservation de l’environnement, pratiques écoresponsables et équité dans la répartition des richesses. Il n’est plus question d’encourager les pratiques suicidaires qui mettent à mal la survie de la planète. Surtout quand on sait que le réchauffement de la terre et les conséquences qui s’ensuivent sont accélérées par les agissements de ses habitants.

Le bio et son coût

Certaines questions commencent alors à se poser :

  • des questions sur la provenance du tissu qu’on utilise,
  • comment a-t-il été produit,
  • l’impact de sa production sur l’environnement,
  • son impact sur la santé.

Pour y répondre de façon satisfaisante, les industries se voient obligées de se plier à certaines règles d’éthique. Ainsi, les industries s’engagent à n’utiliser que les produits aux normes de l’agriculture biologique : culture sans pesticides ni insecticides, bonne gestion de l’eau d’arrosage, pas d’adjonction de produits chimiques dans le tissage ou le tricotage. Elles s’engagent, en outre à respecter les conditions de travail recommandées par l’Organisation Internationale du Travail (OIT).

Le tissu biologique, issu de fibres naturelles, ne contient aucune substance chimique susceptible de nuire à la santé.

Du fait des exigences des consommateurs et du fait de la réglementation qui encadre la production, les produits bio sont plus chers que les produits standard. La production durable est bien plus coûteuse car beaucoup de leviers de développement et de progrès de l’industrie textile de l’ancien temps doivent désormais être modifiés, voire abandonnés. Des labels et des certifications attestent la régularité des produis vis-à-vis des normes établies dans la gestion de la qualité.

Le label bio et le label Oeko

Le label bio définit le tissage de fibres naturelles issues de la production aux normes de l’agriculture biologique. Il n’y adonc pas eu utilisation d’engrais chimiques ou de pesticides. La culture n’a pas eu recours au hormones chimiques et n’a pas employé des semences OGM.

La certification reconnue internationalement reste sans doute le Global Organic Textile Standards, mieux connu sous le nom du référentiel GOTS. Cette certification se réfère aussi bien aux conditions de travail, à l’environnement, au procédé de production qu’à l’interdiction d’éléments toxiques et dangereux. Seul ce référentiel régit le textile biologique. Le certificat n’est délivré que pour la récolte de l’année et non des années à venir.

Un tissu est dénommé bio si le fil qui le constitue est certifié bio et si sa production, c’est-à-dire le tissage et/ou le tricotage, est certifiée bio. Cette certification n’est octroyée à l’usine de production que s’il y a absence totale de traces de produits qui peuvent hypothéquer cette certification en bio.

Il ne faut pas confondre le label bio avec le label Oeko Tex. Ce dernier un label de qualité qui comprend plusieurs normes techniques. Il certifie les qualités sanitaires et écologiques des tissus et garantit l’absence de produits nocifs pour l’homme et l’environnement. Le label Oeko Tex ne certifie pas forcément que le tissu est bio.

Les adresses utiles pour les tissus bio

Il vous est possible de confectionner vos vêtements bio à la maison. Encore faut-il aller à la bonne adresse pour trouver les tissus bio.

Amandine Cha est une des grandes figures du tissu bio. Elle propose des tissus tissés, teints, dessinés et imprimés en France. Vous pouvez y trouver des crêpes de coton et des denims certifiés GOTS.

Fil-Etik propose en ligne des tissus coton bio certifiés GOTS. Les tissus écologiques mis en vente par la boutique ont l’avantage d’être traçables. Les tissus affichent, en effet, les lieux des différentes opérations par lesquelles le tissu est passé : origine de la fibre, filage, tissage, design, etc.

Mars-Elle propose des tissus bio joyeux et colorés. Divers tissus tels que le jersey, le molleton, la popeline, le sergé et le denim arborent un motif exclusif. Son blog contient des articles sur les textiles, la culture du coton et les labels, entre autres.

Cousu Bio est, quant à elle, une mercerie en ligne de tissu bio certifie GOTS. Un large choix de popeline vous y attend.

Chic & Culotté propose des vêtements bio pour les bébés et enfants. Des vêtements durables et évolutifs.