La viande bovine enregistre une hausse permanente en bourse. Quels sont les facteurs qui contribuent à ce résultat, qui y gagnent et qui paient le prix fort ?

Cours en hausse, moins de professionnels !

Généralement, un accroissement permanent du cours en bourse traduit la santé optimale d’un secteur. Ce qui n’est pas le cas avec l’élevage bovin en France, notamment à cause d’une situation insolite mettant à terre les producteurs. En effet, d’une part, le marché n’a constaté qu’une croissance du prix de l’ordre de 20 points en 20 ans. Alors que d’autre part, les éleveurs ont dû faire face à une augmentation de 50 pour cent en termes de coût de production. De ce fait, des éleveurs ont abandonné le secteur, car le coût de production a dépassé le seuil du prix de vente bovin. Une situation qui n’est pas évidente, selon les modèles de business habituels, où la hausse des charges n’a pas impliqué une augmentation conséquente du prix de vente.

Impact des accords de libres-échanges.

L’abondance d’offres sur le marché profite aux consommateurs, car la bataille sur les prix épargne le portefeuille. Cela conduit inévitablement à augmenter le niveau d’exigence sur la viande bovine. La production locale a en conséquence du mal à s’adapter à ce marché très concurrentiel. À titre d’exemple, les pays du Mercosur peuvent produire à un coût relativement faible en adéquation avec leur niveau de vie. Ainsi, en mettant en concurrence la production locale avec les importations, cela ne peut que porter préjudice aux éleveurs français. Pour le même cours bovin il y aura peu de revenus pour le local. Rappelons le fait que les engraisseurs locaux produisent avec le coût de production français. Alors, quelles marges laisse cette situation du marché aux producteurs ? Comment se fait-il que ce métier peine pour avoir le salaire minimum si le bénéfice d’un éleveur s’élève en moyenne à 16200 euros annuellement ?