Les éminences du marché du coworking suggèrent qu’il augmentera sa taille par quatre au cours des cinq prochaines années. En regardant les chiffres de plus près, on constate qu’avec une part de marché de seulement 1,3 % sur Paris contre près de 8 % à Londres ou à Amsterdam, on peut supposer qu’ils ont raison. Survol de la situation.

Le coworking en région se développe

Le coworking a pris d’assaut tous les territoires en France. Alors qu’au départ, on trouvait surtout ces espaces dans les grandes villes telles que Paris, Marseille ou Lyon, aujourd’hui elles grandissent tout aussi bien dans les petites communes. On en trouve ainsi à Méré dans les Yvelines, à Clisson en Loire-Atlantique, ou dans la commune vendéenne des Essarts-en-Bocage. On a qu’à se rendre sur le site de Bureaux À Partager pour en voir toute la diversité.

Il y a de tout pour tous ! On y trouve des bureaux individuels ainsi que d’autres qui peuvent accueillir plus d’une vingtaine de travailleurs, et ce, dans toutes les régions de l’Hexagone. En zone rurale ou périurbaine, le coworking s’adapte à des champs plus larges. Alors que les espaces des grandes villes rassemblent beaucoup de start-ups et des professionnels, le coworking en région sont des lieux plus hybrides.

Exemple de l’unicité des projets hors métropole

Par exemple, La Station, à Saint-Omer dans le Pas-des-Calais, regroupe une fablab, un espace plus traditionnel de coworking, des bureaux privatifs, une salle de conférences, et même une conciergerie et un restaurant. Son cadre unique d’ancienne gare de train de la SNCF, ainsi que son agglomération hétéroclite de services, donnent une bonne indication de l’unicité des espaces de travail de la campagne par rapport à celle des villes.

L’objectif du directeur de La Station est d’offrir un endroit où des projets locaux puissent s’y former entre télétravailleurs, entrepreneurs et étudiants. L’espoir est que ces projets permettront de créer un écosystème économique pour la région et pour la ville de Saint-Omer. C’est aussi un moyen de conserver les plus jeunes qui, trop souvent, quittent pour la très populaire ville de Lille située à seulement 70 km.

10 ans plus tard

L’idée du partage de bureaux est arrivée en France en 2010, mais c’est au cours des trois dernières années que nous avons assisté à une vraie ruée. Et si l’on en croit les dirigeants de la filière, cela ne ferait que commencer. Patrick-Levy Waitz, grand spécialiste de la question en France et signataire d’un rapport remis au gouvernement l’année dernière dans lequel il a effectué une trentaine de recommandations, en est convaincu : le coworking est le mode de travail du futur.

Selon lui, les travailleurs indépendants cherchent à construire des liens. Travailler dans un espace de bureaux partagé est l’endroit idéal pour se faire. Ces liens, qui s’y tissent, permettent à chacun de créer de nouvelles opportunités d’affaires, fréquemment bénéfiques pour les deux parties. De plus, ils quittent leur isolement de la maison, ce qui leur apporte une vie sociale plus riche. Cela se reflète immédiatement sur leur qualité de vie et rend les utilisateurs de ces lieux plus performants.

Dans les espaces de travail des grands acteurs du secteur, on retrouve des lieux au design soigné qui possèdent leur propre service de conciergerie, de fitness et de restauration. Cela a pour objectif (et pour effet) d’attirer non seulement les télé-travailleurs et les indépendants, mais aussi les TPE et les start-ups en quête d’espaces performants, qui peuvent répondre à plusieurs de leurs besoins en un seul endroit. En réalité, ces espaces attirent même des employés de grand groupe. Ceux-ci représenteraient même jusqu’à 20 % de la clientèle à ce jour.