Le groupe allemand BayWa , l’un des pricipaux founisseurs européens de l’agriculture, s’inquiète de la pénurie de céréales. Le président du comité de direction, Wolfgang Deml, prévient dans une interview au journal économique Handelsblatt de mercredi, qu’une passe difficile attend le marché mondial des céréales. Selon lui, une nouvelle augmentation des prix dans ce secteur n’est pas à exclure.
« Globalement, nous utilisons trop de céréales pour produire du bio carburant ». Deml pense également que les limites en matières de prix ne sont pas encore atteintes, « malgré des hausses de prix sur le blé, le maïs et les céréales au cours des 12 derniers mois, pouvant parfois atteindre 70%, les investissements extrêmes engloutis sur la même période dans les carburants verts vont inévitablement entraîner d’autres hausses ». Une autre menace pèse également sur les cours des céréales: la demande croissante en viande, en particulier en Chine et en Inde.
« Pour produire un kilo de viande, il faut 7 kg de céréales », précise Deml. Ce qui diminue d’autant les réserves, tout en accentuant les spéculations. Les céréales pour l’alimentation humaine ne sont pas encore menacées directement, bien que les stocks soient au plus bas. Le problème de pénurie n’est qu’apparent, dans la mesure où des parcelles jusque là consacrées à l’alimentation humaine sont simplement converties en parcelles énergétiques, pour des raisons de profits.
Ce n’est donc pas la sécheresse qui pose problème aujourd’hui, mais le changement de paradigme agricole. Si les agriculteurs et les transformateurs qui en dépendent (malteurs, semenciers,…) sont les premiers à en payer les conséquences, en étant dès à présent contraints, par les lois du marché, à convertir leurs surfaces en cultures et en outils au profit des carburants verts, il nous faudra nous aussi réagir tôt ou tard pour imposer un équilibre aux investisseurs et choisir entre la bagnole et l’assiette !