En ce début d’année, c’est la mauvaise surprise. Cela fait quelques jours que les prix des carburants s’envolent. Ceux-ci enregistrent des niveaux sans précédent, même en grande surface. En effet, par rapport à fin décembre, le litre de gazole est à 1,5883 €, ce qui représente 5 centimes de plus. Le record précédent remontait à 1,5583 € à la mi-octobre.
Quant au sans-plomb 95, il a connu une hausse de 6 centimes pour atteindre 1,6595 €, un record pour ce carburant. Les prix du sans plomb 98 sont aussi en augmentation de 5 centimes et celui du superéthanol E85 de 4 centimes, conformément aux chiffres officiels du ministère de l’économie du 7 janvier 2022.
Alors qu’est-ce qui explique concrètement toutes ces augmentations des prix du carburant ? Voyons les raisons dans la suite de cet article.
1. L’augmentation du prix du baril de pétrole
La raison de cette augmentation est très simple. Lorsque les prix à la pompe explosent, cela vient du fait que le prix du baril de pétrole est lui aussi en forte hausse. Ce dernier affiche même son plus grand pic depuis 2014 pour le Brent, ce pétrole extrait de la mer du Nord. Même constat pour celui du WTI, qui est extrait aux États-Unis.
En effet, il est important de noter que les marchés pétroliers sont particulièrement sensibles aux tensions géopolitiques. Ainsi, si la situation politique et sécuritaire des grands producteurs de pétrole comme le Kazakhstan et la Libye s’aggrave, les conséquences s’observent directement sur le prix du pétrole. Les tensions géopolitiques constituent donc le plus grand joker pour les prix du brut et sont certainement le principal catalyseur pour maintenir les prix à la hausse.
2. La forte demande
À ce niveau, aussi les raisons sont les mêmes. Des problèmes de production se posent particulièrement du côté de la Libye et du Nigeria. De même, la situation à la frontière ukrainienne ou au Yémen inquiète les investisseurs. Et tout ça survient au mauvais moment. En dépit d’Omicron, une demande très forte existe et celle-ci pourrait même fortement augmenter dans les semaines à venir.
Par ailleurs, la situation des marchés pétroliers montre que la variante Omicron est moins grave, que les perspectives de croissance mondiale sont bonnes et que la demande est là. Parallèlement, les réserves mondiales de pétrole sont faibles. Au-delà de tout ça, la situation politique tendue au Kazakhstan est également un facteur, (le Kazakhstan possédant un douzième des réserves mondiales prouvées de pétrole).
Au milieu de cette hausse des prix, l’OPEP a maintenu ses prévisions d’augmentation annuelle de la demande mondiale de pétrole brut, estimant qu’elle est « robuste » en raison de la reprise économique.
Faut-il s’attendre à de nouvelles hausses ? Tout dépend de plusieurs facteurs, mais à en croire les experts des banques américaines JP Morgan ou Goldman Sachs ; la hausse du prix du baril va se poursuivre de façon importante dans les prochaines semaines. La progression des prix à la pompe devrait par conséquent se poursuivre aussi dans les semaines à venir.
