Depuis quelques années, l’idée d’une agriculture moderne qui réintégrerait les espaces urbains fait son chemin. Néanmoins, recommencer à cultiver des matières premières alimentaires en ville pose au moins autant de questions que cela n’offre de promesses et d’espoirs. Alors, à quoi les citoyens, les entreprises et les agriculteurs peuvent-ils bien s’attendre ?

Des villes plus écologiques ?

Souvent, l’agriculture urbaine est brandie comme une solution pour rendre les villes plus écologiques. Effectivement, elles participeraient à diminuer la pollution liée aux transports. Néanmoins, l’agriculture a souvent recours à des engrais et des pesticides qui sont polluants, mais absents en ville. Ils pourraient alors faire leur apparition dans les zones urbaines si les citoyens ne restent pas vigilants.

 

Cependant, il est vrai que la végétalisation des villes est un effort qui pourrait faire une grande différence face au réchauffement climatique et pour de nombreuses raisons. D’ailleurs, l’idée rencontre de plus en plus de succès et il suffit d’aller voir sur le site Atech les dizaines de solutions proposées pour se rendre compte qu’un véritable marché est en train d’émerger. L’agriculture urbaine a donc un potentiel aussi grand que celui de la végétalisation, mais avec certains risques.

Quelles conséquences pour l’agriculture classique ?

Bien sûr, face à l’engouement des particuliers urbains pour les nouvelles formes d’agricultures urbaines, on peut se demander quelles seront les conséquences pour les agriculteurs classiques. Là encore, malgré le potentiel de l’agriculture urbaine, leur secteur n’a pas grand-chose à craindre. Effectivement, il est tout à fait impossible pour cette nouvelle forme de culture d’atteindre les rendements de l’agriculture classique.

 

La monoculture intensive, même si elle est notoirement nocive pour les sols et l’écosystème tout entier, est actuellement le système de production le plus rentable. Malheureusement, il n’est pas rentable pour les paysans. Voilà pourquoi l’agriculture urbaine, plus que de se présenter comme une concurrence peut également se poser en alternative pour ces agriculteurs étranglés par les marques de grande distribution et qui souhaiteraient vendre sans intermédiaire.

L’émergence d’un nouveau modèle économique ?

Effectivement, l’influence que l’agriculture urbaine pourrait avoir sur les agriculteurs classiques relève davantage de la question économique que de la question agricole. Il faut dire que les fermes urbaines explorent presque davantage de nouveaux modèles économiques que de nouveaux modèles agricoles.

 

Au sein d’une économie de plus en plus mondialisée, le retour à des marchés plus locaux s’impose petit à petit comme une nécessité. Difficile donc de savoir si l’agriculture urbaine sera le début d’un mouvement plus large ou si elle n’est que le premier symptôme d’une transformation inévitable causée par des événements économiques bien plus grands. Dans tous les cas, de nouveaux modèles économiques s’imposent petit à petit et elle en fait partie.