Malgré une diminution régulière des surfaces d’orges de brasserie au cours des dernières années, cette raréfaction n’avait jamais été un facteur de hausse de prix. Orges et malts de qualités restaient disponibles aux cours les plus bas sur tous les marchés. Les contrats de pré-récoltes étaient dans la majorité des cas respectés, aussi bien en termes de qualité que de prix par des dispositifs de régulation et de gestion qui fonctionnaient correctement. Cette situation a désormais changée. D’une part à cause d’incitations financières pour la culture de végétaux énergétiques, d’autre part par des dispositions réglementaires plus sévères, comme l’hygiène du transport de céréales ou l’instauration de quotas de production.

En conséquence, les prix d’orges à la tonne à la production sont passés de 160 à 170 EUR, correspondant à un revenu moyen à l’hectare de l’ordre de 750 EUR. Soit à peu de choses près, l’équivalent de revenus générés par d’autres céréales nobles et de plantes destinées aux carburants végétaux. Les réticences du milieu agricole à ce niveau de prix ont été claires: les agriculteurs ne sont pas prêt à produire des orges de qualités au même prix que des végétaux énergétiques.

Les surfaces en baisses et la sécheresse de l’été 2007 ont fait monter les prix jusqu’à 300 EUR la tonne. Les exploitants qui honoraient des pré-contrats ont pâti de la situation sans profiter véritablement de la hausse. Le marché des céréales s’est fortement modifié ces derniers mois, rendant impossible une planification à long terme de l’offre et de la demande. La tendance est actuellement à la constitution de stocks, pour juguler quelque peu les cours. Cette situation empêche aussi de conclure des pré-contrats de récolte à des tarifs fixes. A tel point que l’orge n’est vendue aux brasseurs que si elle est déjà en malterie ou que le malteur soit capable de garantir la livraison et un prix fixe.